Je m'appelle Meika Clio Eckhart, et ceci est la première page de mon tout premier journal intime.

Je suis née et j'ai grandie au Nouveau Mexique, aux Etats-Unis. Ma mère m'a trouvée quelques heures après ma naissance, abandonnée non loin de leur réserve. J'ai grandit dans une famille amérindienne Apache dans la réserve Ramah au nord-ouest de l'état. Officiellement je suis la fille de mes parents sauf qu'en réalité ils m'ont comme adopté. Dès qu'ils m'ont trouvés, ils m'ont déclarés comme leur fille, même si tout en moi indiquait bien que je n'étais pas leur enfant biologique. Mes parents sont les descendants directs de la tribus Apache qui vivait sur ses terres, et moi j'ai la peau pâle et les cheveux blonds, pas très crédible. Cependant, les autorités ne cherchèrent pas plus à comprendre et nous laissèrent tranquille.

Mon prénom, Meika, c'est mon grand-père qui me l'a donné. C'est lui l'ancien, le sage de la réserve. Il est celui qui communique avec les esprit, celui qui est le plus proche de nos ancêtres, il choisit le prénom de chaque enfant qui naît chez nous. Meika signifie Belle âme, je n'ai compris que très tard qu'il savait déjà pour mes origines, pour la pluie et les nuages. Il m'a tout apprit, je l'aime beaucoup, je lui dois tout. Les autres enfants de la réserve m'ont considérée comme l'une des leurs dès le début grâce à lui. J'ai grandit en tant que Meika, la petite Apache pâle. Je suis allé à l'école de la réserve, j'ai grandit dans la réserve, j'allais acheté le pain et mes bonbons à la boulangerie de la réserve, bref, je ne suis presque jamais sortie de ce cocon réconfortant. Mes amis faisaient partis de la réserve et les rares fois où l'ont en sortait c'était pour aller se baigner dans la rivière ou pour flâner dans les rues de la ville à la recherche de vêtements ou de tissus (comme tous les jeunes, on adorait le lèche vitrine). Ma mère est décédé quand j'avais 15 ans, d'un accident de voiture, elle rentrait du travail tard le soir. Ce fut extrêmement difficile pour moi et c'est à partir de ce moment que j'ai commencé à m'intéresser à la médecine et aux esprits. Mo grand-père m'initia, j'ai commencé à communiqué avec nos ancêtres à l'âge de 18 ans et depuis je ne peux plus m'en passer. Ils m'accompagnent où que je sois et je peux toujours leur demander conseil. Pendant ce temps j'ai continué mes études, apprenant la médecine traditionnelle indienne auprès des anciens de la réserve, mais aussi la phytothérapie et l'homéopathie à l'université.

Un jour, mon grand-père m'ouvrit les yeux sur mon don. Pour lui, c'était un don du ciel, à travers mes mains, les esprits parlaient et apaisaient les mots. J'ai découvert plus tard que je n'étais pas la seule à avoir ce don, ma mère l'avait, et un homme en ville également. Il m'apprit à mettre un nom sur ce pouvoir, le magnétisme. Il m'apprit aussi à avoir confiance en mes mains, à les laisser faire, à me laisser guider. Un jour il m'avoua que j'avais un don plus puissant que le sien et qu'il me pensait capable de faire disparaître toutes les douleurs avec le temps et la pratique. Je ne sais pas si il a raison, ce que je sais c'est que j'ai suivit son conseil, je laisse mes mains magiques me guider et ça fonctionne. J'enlève le feu, je débloque des dos, je soulage les démangeaisons, je fais passer les mots de tête et de ventre, chaque jour j'en apprend et chaque jours je m'étonne.

L'année de mes 23 ans, j'obtient mon diplôme de phytothérapie/homéopathie. D'après l'université je suis la plus jeune diplômé qu'il ai eu. Je ne sais pas si ce que j'ai fais est exceptionnel, comme ils le disent, moi j'ai juste travaillé pour pouvoir aider les gens le plus tôt possible. Je pense que les esprits étaient avec moi le jour de mon examen final, ils m'ont guidés vers la réussite, c'est avantageux d'avoir ses ancêtres avec soit. Je me suis alors installé un petit cabinet dans la réserve, pour faire profiter mon entourage de mes nouvelles dispositions. Je me suis découverte un véritable goût pour la culture de mes plantes médicinales. Et puis finalement, au fur et à mesure, je me suis mise à avoir toute sorte de fleurs et d'herbes en tout genre.

J'ai toujours aimé l'eau, mais je ne savais pas pourquoi à l'époque, mon grand-père m'interdisait d'aller sous la pluie. Heureusement, il ne pleut pas souvent au Nouveau Mexique. Je crois que même ma mère ignorait pourquoi il me l'interdisait, tout ce qu'elle savait c'est qu'il ne le ferait pas sans bonne raison alors elle me l'interdisait également. Cela ne m’empêchait pas de passer des heures dans mon bain, d'aller aussi souvent que possible à la rivière avec ma bande de copain, et de profiter de la différence entre l'air chaud et l'eau fraîche sur ma poitrine nue. Oui, j'aime faire top less, en fait j'aime me mettre nue tout court, mais pour ne choquer personne, en public je n'enlève que le haut. J'ai une petite poitrine mais je l'aime bien, elle est plutôt proportionnée et mignonne, alors j'en suis fière. Je n'ai pas eu beaucoup de copains, je n'ai perdu ma virginité qu'à 21 ans, mais ils aimaient tous beaucoup ma petite poitrine.

Je vivais une vie tranquille, peut-être trop tranquille même, c'est sûrement ça qui aura poussé les esprit à me laisser aller vers la pluie le jour de mes 24 ans. Lorsque mes pieds se décolèrent du sol, un sentiment nouveau d'ivresse et de béatitude s'empara de mon âme. Ma belle âme, celle que mon grand-père avait vu le jour de ma naissance, se libéra tout a coup pour se montrer au monde. Arrivé au niveau de l'entre monde, j'ai choisis de suivre cet homme si séduisant qui me tendait la main. Moi, personne ne m'intercepta, seul le guide de l'horizon se présenta, en un sens tant mieux parce s'il y avait eu un autre homme charmant, je ne sais pas ce que j'aurais fait, les esprits auraient sûrement dû m'aider à choisir. Arrivé dans la brume, on m'apprit que je n'étais pas la fille de ma mère, enfin, pas l'enfant de ceux qui m'avaient abandonnés. C'est peut-être pour ça qu'ils m'ont laissés là, petit bébé à pleurer seul à l'orée de la forêt. Ils n'ont pas voulus élever cet enfant qu'ils savaient ne pas être le leur alors ils l'ont laissé, ils m'ont laissés. En quelques minutes, le  poids qui pesait dans mon cœur, la question qui restait sans réponse, la souffrance de mon abandon s'envolèrent. Ce jour là j'ai rencontré ma famille, mon autre famille, celle qui m'a désiré durant neuf mois et qui m'a attendu pendant 24 ans.

Je ne sais pas ce que je m'étais imaginé mais ils furent une agréable surprise. Ma seconde famille, les Eckhart, m'avait donné un nom avant de me voir partir, il m'avaient appelés Clio alors je le pris comme second prénom. Ils sont très modestes, lui simple instituteur et elle femme de ménage au Palais. Ils habitent dans une petite maison dans un quartier modeste et mènent leur vie tranquillement. Ils sont adorables, ils sont très patients avec moi, ils me laissent parler avec mon grand-père par signaux de fumés, ils n'essayent pas de me faire oublier ma vie d'avant, ma famille d'en bas. Ils me laissent garder une place dans mon cœur pour eux, pour la réserve, parce que sans eux, je ne serais plus, parce que sans eux, je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui. Quand je leur ai raconté mon histoire, il ont étés très émus et très reconnaissants envers ces inconnus qui ont sauvés leur enfant de la mort, surtout envers mon grand-père qui m'a élevé sachant que j'étais destinée à le quitter.

Mes premiers mois ici furent difficile, m'adapter fut difficile. Déjà prendre conscience que tout ce que je savais pouvait être faux me perturba énormément. Puis à l'école de la brume, on me voyait comme une hippie ratée qui était montée bien trop tard et qu'on ne pouvait pas rattraper. Alors après six mois de scolarisation, j'ai décidé de leur dire au revoir. Aujourd'hui c'était mon dernier jour. Même si je me suis fait beaucoup d'amis et que les cours ont étés très instructifs, je ne souhaite pas m'y attarder. Là-bas, tout le monde étudie pour savoir quoi faire plus tard comme métier, sauf que moi mon métier idéal, je l'ai déjà trouvé sur terre, alors j'ai décidé de m'y remettre et de tenter ma chance ici. Mes parents me soutiennent, ils aiment ma détermination et cette passion qui m'anime, par contre j'ai beau leur expliquer que ce sont les esprits qui me guident, ça ils ne le comprennent pas encore, je pense qu'il leur faudra plus de temps pour ça. Du coup je me lance dans mon affaire, mon cabinet de Phytothérapeute, Homéopathe et Magnétiseuse. Je vais essayer de me faire fournir des plantes en provenance de la terre pour me faire ma petite serre médicinale, je vais monter mon réseau de commerce, on verra bien. Si ça fonctionne, d'ici six mois à peu près, je m'installe dans mon cabinet et après mon premier salaire je m'achète ma petite maison, je l'ai déjà repérée dans le quartier Nord Est elle est trop mignonne et c'est exactement là que je me vois redémarrer ma vie.

Demain j'aurais des nouvelles de ma demande de fournitures terrestres. J'espère que le Roi et le conseil diront oui sinon mon rêve s'écroulera bien vite. En attendant je vais boire un café avec la fille des voisins, elle me semble sympathique et nos parents voulaient à tout pris que l'on se rencontre, on verra bien ce que cela donne.
Je réécrirais plus tard, lorsque je saurais à quoi m'attendre pour mon avenir, j'espère que les anciens sont avec moi, je fumerais le calumet ce soir pour leur parler, ça fait longtemps.
A bientôt petit journal, j'espère que je n'ai pas trop écrit, je ne sais pas du tout comment m'y prendre, c'est la première fois que j'écris ma vie.

Mei'