« Vous résumez ma vie ? Oh non, je ne suis pas doué pour ça. Et puis, ce n’est pas du tout mon genre. Mais si j’y suis obligé, allons-y. Donc : je m’appelle Oliver Jake Anderson, mais je préfère que l’on m’appelle Jake, et j’ai 24 ans. Ca vous suffit ? Non ? Je m’en doutais. C’est parti… »

« Bon, vous savez tout de même les infos de base. Mon nom, et mon âge. Mais au fond, c’est rien. Aller, j’arrête d’essayer de gagner du temps et je me lance. Pour commencer, je suis un enfant non-désiré. Ma mère avait tout juste dix-huit ans et mon père un an de plus. Autant dire que j’avais de jeunes parents qui aspiraient à autre chose que de s’occuper d’un enfant. J’ai su mon histoire dès que j’ai été en âge de comprendre. Ma mère n’a jamais essayé de trouver un autre compagnon dans le but de le faire passer pour mon père, histoire que je ne sois pas perturbé. Non. Lily Anderson, ma mère, est loin d’être comme ca, ce n‘est pas une menteuse, elle est réglo. Je n’ai jamais connu mon père, parce qu’il n’a jamais cherché à me contacter. Oui, Oliver Prescott est un salaud qui nous à abandonné, moi et Lily, lorsque j’avais trois mois. Elle m’a toujours dit qu’elle aurait du se douter que mon père allait partir, parce que ca se voyait, même pendant qu’elle était enceinte il ne s’occupait pas d’elle. Et il n’a jamais fait attention à moi quand je suis né. Ma mère m’a expliqué que, même si elle doutait beaucoup d’elle, de ses capacités à s’occuper de moi, elle n’a jamais songé à avorter. L’idée de me faire adopter s’est évidemment présenté, mais plus je grandissais en elle, plus elle m’aimait, et elle n’a pu se résoudre à le faire. Mes grands parents l’on beaucoup aidé, et quand mon père nous à laissé, nous sommes allé vivre chez eux. Même si Lily s’occupait bien de moi, elle à eu de la chance que ses parents soient auprès d’elle pour m’éduquer, lui laisser un peu d’air quand elle en avait besoin et lui montrer comment bien s’occuper de moi. J’ai toujours été proche de mon grand père, jusqu’à ce qu’il décède… »

« Vous voyez ? Le début de ma vie n’est pas si mal, mais beaucoup d’enfants ont connu mieux - tout comme d’autres ont connu pire. Donc, je n’ai pas trop à me plaindre. Ma vie à été paisible jusqu’à mes quinze ans. Mais il ne faut pas aller trop vite, je ne suis pas encore rendu là ! J’étais un petit garçon gentil (il me semble que je le suis toujours), mais aussi très têtu. J’avais des amis, certes, mais j’étais timide. Je n’étais pas du tout du genre bagarreur, ou vantard, à toujours attiré l’attention sur lui. J’avais de bonnes notes, surtout parce que je travaillais beaucoup. Enfin, beaucoup n’était pas le mot, mais j’aimais bien l’école. Et j’adorais apprendre avec mon grand-père. Je faisais tout avec mon grand-père, en fait. Il était mon père, mais en mieux parce qu’il n’était pas autoritaire, et comme je ne désobéissais pas souvent, pour ne pas dire jamais, tout allait pour le mieux. Il était mon confident. Le meilleur grand père que l’on puisse avoir. Et au lieu de rejeter sa fille et son bébé, il avait été là pour eux. Je n’aurais pu imaginer mieux. Il ne faut pas croire, j’avais aussi une très bonne relation avec ma mère, mais ce n’était pas pareil, c’est tout. Lily a été, et est toujours quelqu’un de génial. Une chose me faisait bien rire, la plupart du temps quand on sortait se promener tous les deux, les gens que l’on rencontrait nous prenaient pour des frères et sœurs. C’est assez spécial. Et ca ne me dérangeait pas plus que ça. Parfois, nous répondions même oui ! »

« En deux ans, il s’est passé trois choses qui resteront gravées dans ma mémoire à jamais, je pense. Pour faire court (ne vous inquiétez pas, je vous détaille tout ca après), mon grand père est mort, j’ai appris que j’étais un fils des nuages et j’ai retrouvé mon grand père. Toute personne normale lisant cela doit me prendre pour un fou, mais je vous jure que c’est vrai ! Et je ne suis pas un menteur ! Commençons par le premier évènement, voulez-vous ? J’avais quatorze ans et c’a à été la partie la plus dure de toute mon existence, parce que je ne m’étais jamais senti aussi seul qu’à ce moment là. Je ne faisais que de demander si mon cher papi allait s’en sortir. J’avais l’impression d’être dans l’une de ces séries télévisées complètement débile. Mais non. J’étais à l’hôpital, entouré de murs blanc, de gens en blouse blanche, de porte fermées et d’appareil produisant toutes sortes de bruits aussi bizarres qu’inquiétants. Et je venais de rentré dans cet endroit froid après une heure en bus, à la suite d’un appel de ma mère m’apprenant que mon grand-père venait d’avoir un accident qui mettait sa vie en danger. Je n’avais rien compris, je savais juste qu’il était dans le coma. Et il est mort une semaine après. Je n’ai plus parlé jusqu’à l’enterrement, ma mère ne savait pas quoi faire. J’ai prononcé un discours, je lui ai dit adieu, et c’était fini. Les deux dernières années de collège sont passées à la vitesse de l’éclair : en fait, je ne parlais plus à personne. Les vacances d’été sont arrivées. J’avais quinze ans depuis deux mois. »

« Deuxième évènement ? Le plus important, celui qui à changé ma vie. C’était un jour de pluie. J’avais envie de sortir dehors quelque chose m’attirait. Ma mère me regardait avec les yeux plissés, habituellement je détestais sortir dehors lorsqu’il faisait froid ou qu’il pleuvait. Mais là je ne pouvais résister. C’était plus fort que moi. Alors je suis sorti. Je n’ai même pas pris la peine de me couvrir, j’étais en t-shirt à manche courte, jean et basket. L’idée de prendre une veste ne m’a même pas effleuré. Je suis donc sorti et au moment où la pluie à touché ma peau, je me suis senti… partir. Je m’envolais. Mais je n’avais pas peur. Enfin, si, mais pas parce que j’étais en train de quitter la terre pour arriver dans un endroit bizarre, mais plus pour ce que ma mère allait penser si elle ne me voyait plus dans le jardin. Mais peu après deux jeunes filles sont arrivées. Je ne savais pas du tout où j’étais. Elles me lançaient chacune des arguments pour que je rejoigne leur camp. L’horizon ? Ou les nuages ? Mon choix était déjà plus porté sur les nuages, mais je ne savais pas trop. Jusqu’au moment où la petite blonde du camp des nuages me dise que je pourrais retrouvé mon grand-père si je la suivais. Même si je ne savais pas comment c’était possible, je voyais qu’elle ne mentait pas. »

« J’imagine que vous avez deviné la suite. Je l’ai suivie. Et j’ai effectivement retrouvé Henry Anderson, mon grand père. Jamais je n’avais été aussi heureux. Et je me sentais vraiment à ma place, ici, dans les nuages. On m’a raconté toute la vérité sur mon existence, sur la Pluie, les enfants des Nuages, ceux de l’Horizon. C’était dingue. Impossible. Mais réel, pourtant. J’ai fini par l’accepté. C’est là que j’ai commencé à écrire dans mon carnet. C’était un carnet de pensées, il a finit par devenir une sorte de journal intime. J’en ai besoin, maintenant. Surtout que j’ai pleins de choses à dire, qui me torturent l’esprit. Mais personne ne doit tomber dessus, sinon, je suis mort. Parce que j’y parle de ma relation avec Heverleigh… Bref. »

« Après trois ans passés dans les nuages, j’ai été nommé Guide des Nuages. Mission ? Guidé les jeunes qui, comme moi quelques années auparavant, devaient choisir leur camps. Tout faire pour les empêché de rejoindre les enfants de l’Horizon. Je prenais cette mission très à cœur, je ne voulais surtout pas décevoir ceux qui m’avaient nommé à ce poste. C’est la que j’ai rencontré miss Warren. Oh, tout aurait pu être très simple. Elle aurait pu être une jolie fille, du même camp que moi et nous serions sorties ensemble. Mais non. Elle était du camp opposé, elle n’était pas simplement jolie mais magnifique. Et notre amour était interdit. Malgré ca, nous nous sommes vu en cachette, deux ans après notre rencontre. Nous nous sommes embrassés. Le fait de ne pouvoir en parlé avec personne me pèse. Mais si je le fais, je décevrais quelqu’un. C’est quelque chose que je refuse. »

« Voilà, en gros mon histoire. J’ai des amis ici, un travail, une vie assez tranquille malgré quelques remous. Rien n’a jamais été simple, mais je m’y fais. »